FREI DRANG



L'encre de la plume qui glisse sur le papier est semblable au sang coulant dans mes veines.

 
 
Ecrits vains?


A tous ceux qui disent qu'être écrivain est un métier,

A tous ceux qui ne s'imaginent du mot que la renommée,
Le nombre "exorbitrant" d'ouvrages vendus,

A tout ceux qui pensent qu'on écrit pour passer le temps,
Qui pensent cela inutile,

A tout ceux-là je réponds,
Que si vous aviez la moindre idée de ce que ce mot peut signifier,
Vous seriez encore à des milliers de kilomètres de ce qu'il contient.

Parce qu'écrire est à la fois un choix
Et quelque chose qui s'impose à vous avec le temps,
Qui devient une évidence que vous ne pouvez renier,

Parce qu'écrire vous fait plonger dans un état de transe,
Le plus exquis qui soit,

Parce qu'écrire vous malaxe les entrailles, le coeur et l'esprit,
Jusqu'à ce que vous en ayez extrait le meilleur,
Jusqu'à ce que les mots qui se posent sur le papier,
Vous brûlent de leur vérité,

Jusqu'à l'infini presque.

Parce que vous ne choisissez pas les mots,
Mais qu'ils s'imposent à vous dans un tourbillon de lettres,
Fumantes et criantes de réalité,

Que vous passez,
Dès lors que cette fièvre vous a envahi,
Des heures à mettre des maux en mots,

Que vous vous livrez sans peur aucune,
Et que vous entraînez les autres dans cette tempête d'émotions,
De larmes, de rires, de douleurs, d'injustices, de beauté...

Vous dites que peu d'écrivain vivent de leurs livres?
Imbéciles que vous êtes! Vous n'y comprenez toujours rien;
Car TOUT écrivain vit de ce qu'il écrit.

Car sans ces mots,
Qui vous écorchent et pansent vos plaies,
Qui vous transportent loin de cette réalité,
Sans ces histoires où vous vous perdez, 
Peu importe leur genre,
Peu importe ce que vous en faites,
Sans cela vous n'êtes plus rien,

Un bambin démunis jeté dans la gueule béante aux crocs acérés de la vie,
Un gosse perdu dans la noirceure étouffante d'une fôret en pleine nuit,
Un gouffre sans fin à l'allure du néant,
Rien.

Il existe plusieurs écrivains,
Tous différents,
Et plusieurs langues,
Mais il n'existe qu'une écriture;
Celle qui nous est souffle de vie,
Flamme brûlant ardemment dans le tréfond de nos âmes,
Qui nous écorche et nous libère,
Qui nous rend maîtres de nos univers,
Qui permet de réveiller les consciences,
De tout partager,
Même l'impartageable,
Qui est l'espoir de l'humanité.
 
L'encre de la plume qui glisse sur le papier est semblabe au sang coulant dans nos veines,
Le rythme de nos phrases résonnent à l'unisson avec les battements de nos coeurs,
Nos pensées fusent,
Plus rapides que nos mains,
Mais les mots qu'elles inscrivent nous rattrapent puis nous dépassent de leur puissance,
Nos souffles haletants se nourrissent  de celle-ci,
Afin de puiser la force de continuer la tache entreprise de piéger la vie entre ces lignes,
Pour que leurs traces perdurent nos âmes et gravent nos vies à travers l'éternité.
                                                                        
                                                                                       

 
       Frei Drang.

 



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