Lettres de ce siècle!

Projet en cours, manuscrit affûté portant sur les Hommes et notre société:
Parce que notre siècle déjà se meurt, que les Hommes ne connaissent plus leurs coeurs. Parce que la vie ne se résume certes pas à ce que tous, êtres de pacotille osant se définir comme supèrieur, nous nous plaisons à croire.
Parce qu'il faut dire, énoncer les choses comme elles le sont: les vrais Hommes se meurent, ce qui, à la manière de Camus, savaient encore croire en l'humanité et tout faire pour la porter.
Ah comme il est beau ce monde, quelle merveille il nous montrerait -si seulement nous savions mieux le gérer.
Les vrais Hommes se meurent, alors, il est temps de crier.
Fort.
Du plus profond des entrailles.
Crier ce qu'il en est, pour ne plus taire les abominations et les illuminés.
Crions.


https://www.facebook.com/pages/Lettres-de-ce-si%C3%A8cle/1552638361634212

Lettre une:  Lettre à l'indifférence générale de ce siécle, matérialiste et fumiste -appel á la solidarité et aux valeurs humaines, rappel de l'importance des droits de l'Homme et du progrès qui s'enfuit.

En ces temps fumistes qui courent, où la fumée piquante dévorant nos yeux nous fait oublier le feu brûlant nos peaux, un mal nous ronge. Nous, ce sont les peuples d'Europe, d'abord, pour ne parler que d'eux. Mais qui parle d'Europe aujourd'hui parle un peu du monde, lorsque l'on voit les conséquences de la politique actuelle menée. Que l'on se tourne en direction de Poutine et de sa dictature, de l'Amérique et son « influence » -camouflage d'une dictature autre mais tout aussi sournoise et puissance toujours croissante depuis la présumée fin de la Guerre Froide- que l'on ose laisser nos regards sombrer vers la déchéance des peuples du Sud de notre globe si respectueux, pour y voir la misère et les morts provoquées, les guerres encouragées -dans cette si stupide équation voulant la paix comme vainqueur retentissant d'une violence contre la violence- que nos regards croisent les armes vendues et l'argent sale, dégueulasse, dégoulinant du sang des innocents que bouffent les riches des continents dominants qui s'engraissent sans cesse, sans gêne et sans la moindre pudeur ou esquisse de retenue, narguant les pauvres et leur pas même quignon de pain de leur festin, que l'on voit la tristesse des vies et la grise mine de l'Europe actuelle, la condition appauvrie du citoyen lambda, que l'on regarde partout, on ne voit que de la décrépitude ou de la stagnation. Oui et lorsque l'on parle d'Europe , on parle aujourd'hui de l'évolution du reste du monde -non pas que cela soit réjouissant. Au contraire. Car au vue des sombres tragédies qui se trament dans l'obscurité des coulisses de ce qui semble parfois être tragédie grecque, il y a de quoi s'effrayer gravement.
Parlons de ce nouveau -nouveau ? Actuel plutôt- bon vieux- modèle, celui de la Russie noire et de l'Amérique blanche. Ah que nous sommes prévisibles, humains que nous sommes, à nous embourber pour continuer de réécrire le passé plutôt que de nous lancer dans l'inconnu pour véritablement avancer.Non, les Hommes n'ont pas encore compris que le monde est gris et qu'eux-mêmes sont rouge sang -même les mains de ceux qui taisent les cris saignent et se tachent d'une matière indélébile ! Non, les Hommes ne comprennent rien, de ces erreurs qu'ils font et répètent au travers de l'Histoire du monde, telle une rengaine dont ils ne semblent savoir se défaire ressemblant à des gosses effarés face au nouveau ! Parce que les Hommes ne savent apparemment pas apprendre des erreurs déjà commises, je me demande sérieusement s'ils sont censés régner au sommet de cette terre -et s'ils ont vraiment le droit de s’enquérir de ce privilège, celui de la diriger.
Pour ma part, nous saignons de ce monde. Nous saignons de tout. Nous devrions trembler de ce sang des nouveaux nés qu'on assassine dans des complots, de ces guerres indirectes qui n'en savent pas finir, de ce monde scindé, de ce manque d'égalité. Parce que l'on ose encore nommer cela « égalité » ? Un monde où l'endroit de la naissance déterminera la chance, où le pauvre reste pauvre et le riche se noie dans sa richesse : car il ne faut pas se leurrer, l'argent ne disparaît pas pour que les pauvres s'appauvrissent, il réapparaît seulement là où on ne l'attend pas et c'est bien exactement ce qui se passe en Europe, entre la richesse qui croît, les magouilles dissimulées de certains et les banques sauvées de l'autre. Un monde encore où les guerres tuent l'adolescent dans son village ou bien le laisse se suicider seul, désarmé, ici même et où l'étudiant s'embourbe, noyé, dans la quantité d'un savoir tellement empli et fermé qu'il n'ait plus le temps d'ouvrir les yeux sur la politique et les actualités du monde qui l'entourent. Un monde où la plupart des êtres ne voient que ce que les acteurs -politiciens donc- montrent et non la vérité du jeux à deviner derrière, oú l'argent règne en maître et corrompt les esprits – de la manière la plus perfide qui soit, faisant miroiter des splendeurs vides et dénuées du moindre intérêt, en laissant s'accomplir le massacre des sagesses de ce monde et la perte des savoirs, tuant la culture pour un argent de pacotille, perdant ainsi -tuant dans l'oeuf !- les plus grandes pensées de notre temps, qui, avant même de voir le jour sont étouffées par l'aigreur, le gris et les préoccupations tellement autres de notre temps. Qu'est-ce donc, dites, que cette sorte de démocratie ? On en voit seulement la peur et les pleurs et le sang. Et l'avidité, les tromperies, les magouilles des uns et celles des autres. Les peurs des lendemains -pour ceux qui ne possèdent rien ; les pleurs désespérés de ceux au temps compté, aux souvenirs troublés et martyrisés ; le sang, enfin, des innocents.
A l'intérieur de notre société, de ces murs de l'Europe pour nous si peu visibles et pourtant bien tracés, les individus s'isolent et ne forment pourtant qu'une même masse confuse et indistincte, à peine pleine des couleurs de la diversité et des chatoiements réchauffant de la liberté. Rien n'a plus de goût, parce que nous nous perdons dans les inlassables gouffres sans fonds de la consommation. Tout est bon, tout est à prendre ; tout s’achète, tout est à vendre. Les cœurs se perdent et les corps s'emmêlent, on trempe nos sentiments dans la peinture de l'indifférence pour ne pas se laisser ni affaiblir, ni prendre au piège, on les trempe, on les noie dans les peaux qui s'entremêlent et les goûts qui s'emmêlent. Les apparences, les futilités. Et le matérialisme par dessus tout ça, il nous sauve de nos émois. Nous sauve ? Nous condamne oui ! Ce n'est plus d'un simple Divertissement Pascalien dont il s'agit, c'est le divertissement sublimé et lui-même matérialisé par les objets convoités pour oublier la fin, pourtant inévitable, de la mort qui conclue nos vies.
Et nous nous enfoncons, par ces temps dangereux qui nous suintent dans le dos, dans la méfiance vis-à-vis de tous, dans l'aigreur et la solitude, nous enfermant dans nos maisons et jugeant les autres d'une manière toujours plus acide, laissant la porte ouverte au racisme qui n' « en est pas » et aux critiques mal fondées, qui, si elles sont parfois compréhensibles, ne s'en prennent néanmoins jamais au bon adversaire. Hurlez contre les banques, contre la perte de l'humanité, l'argent au centre du monde qui nous a nous-mêmes détrônés, hurlez contre ceux qui se dorent dans des villas de trois jours au soleil et en possèdent trente comme celle-là, quand certain n'ont pas même un toit ! Hurlons contre des choses logiques, mais ne laissons pas la peur et le désarroi faire entrer le chaos des misères de l'âme humaine, donnant aux étrangers par exemple, la faute de ce qui n'est finalement qu'une conséquence de la politique menée par notre propre pays !
Le plus triste dans tout cela, c'est bien que les Hommes savent de moins en moins reconnaître ce qui fait leur force et leurs plus belles valeurs, cette part d'amour et de culture mélangées, cet élan inconditionnel de solidarité, ces choses incroyablement belles, ces petits rien qui forment ensemble la notion d' « humanité » et qui à elles seules, valent la peine de se battre pour ne jamais avoir à déclarer la race humaine perdue et condamnée.
Ce sont pourtant les plus belles choses qui puissent exister que ces belles valeurs des Hommes ! Qu'y a-t-il de plus beau que de savoir donner et recevoir, que de savoir aimer, de toutes les formes possibles, de l'amour d'un frère, d'une sœur, d'un amant, d'une mère, d'une tante ou d'un ami ? Qu'y a t-il de plus beau et sacré au monde que l'empathie, cette forme de compréhension, permettant de se mettre tellement à la place d'un autre qu'on en comprendrait presque le mal dont il souffre ?
Alors moi, je dis : apprendre, apprendre, apprendre. Pour soi! Mais je ne dis pas apprendre pour étudier. Je dis seul, pour mieux réfléchir à quoi faire de ce monde et comment. Pour mieux apprendre, justement, à ne pas se laisser influencer, ni dans l'âme, ni dans la pression que subissent, par exemple, nos étudiants en ces temps troublés. Les grands de ce monde ne se sont -ils pas formés eux-même? Les soifs de l'esprit ne sont pas de celles que l'on comble avec le temps perdu des diplômes arrachés au sacrifice des beautés de son âme, qui auraient gagnées á être développées. Si l'humanité doit se relever du tombeau dans lequel elle s'engouffre sûrement depuis déjà trop longtemps, ce sont les jeunes esprits en manque d'inspiration et avide de savoir qui la sauveront! Je ne parle pas de vos savoirs creux, qui disent trop comment survivre, mais jamais comment vivre, je veux de ceux directs descendant des grands, Rimbaud, Rousseau, Ronsard, Sartre et Camus, les révolutions et les grands passages de l'humanité, Hugo et George Sand, les féministes et les hommes désorientés de leur place á retrouver dans ce monde, la musique et son immatérialité, Beethoven, Mozart, Marx encore et les communistes discrédités de leurs sanglants assauts, Rosa Luxembourg, la sagesse des grands hommes et le courage des grandes femmes. Il nous faut détruire les moindres murs qui osent exister, qui divisent les hommes -soi-disant pour mieux régner. Ah, vous voulez savoir ce que nous, citoyens et êtres désabusés nous sommes? Nous sommes l'espoir, l'évolution de ce pays pour les francais, de chaque pays de sa nationnalité pour chaque citoyen ! Nous ne sommes ni jeune ni vieille, ni homme ni femme, ni enfant ni adulte. Nous sommes sœur et mère et frère et père et grands-parents et tout ce que d'autres -et c'est dommage pour eux- ne savent pas être. Nous sommes une voix, la voix de ce siècle qui continue, inlassable, á mener ce monde pour le faire avancer. Car nous les avons désappris ces vérités là ! Si les politiciens sont les architectes de notre société -de notre monde- nous en sommes les briques et le ciment. L'un ne peut fonctionner sans l'autre, et surtout pas eux, sans nous qui nous accordons malgré cela si peu d'importance !
La littérature se meurt, les livres disparaissent et les arbres aussi, les valeurs ne sont plus que des leurres et un jour nous ne serons plus que poussière alors á quoi bon? Combattons!
Car la démocratie est un mot utilisé à la manière d'anti-brouillard, simple protection, on croit ce mot véritable protecteur ; il ne fait pourtant que nous détruire et nous voler nos valeurs ! Oú sont les humains, où est l'Amour, où sont les défendeurs de l'humanité ? Où sont les écrivains, où restent ce qui les lisent et écouteront encore leurs paroles ? Où sont les êtres qui, un jour, ont mis par écrit ces droits devenus « droits de l'homme » universaux ?
Cette démocratie, elle n'était qu'une étape et reste à développer, peuples d'Europe ne dormez pas, ne laissez sous vos pieds, mourir l'espérance des lauriers !
Oui, je suis outragée. Je ne me tairai jamais ! Je veux l'Europe la belle, celle qui resplendit et emplit d'espoir ce monde qui s'assombrit, un nouveau mot que celui souillé de la « démocratie » , usé à tout va et abusant des peuples et de leur liberté, je veux les Hommes, je veux la vie ; sauvez-moi cette putain de Nature Humaine, bon Dieu -en qui bien trop peu savent d'ailleurs encore croire !

Frei Drang, écrivaine.



 



Créer un site
Créer un site