Les premiers extraits inédits de Chrysalide!!

" Encore une bombe. Le monde est dingue. Parfois, j'en arrive à comprendre un peu des motivations de ceux qui tenteraient de le faire sauter. Lorsque je pense à tout ce qui se passe et ce qui a déjà eu lieu aujourd'hui, ça me dégoûte ; j'en suis pris de nausées, d'une envie de hurler à la face du monde toute la merde que nous ne savons que produire... Je ne supporte pas l'idée de la Seconde Guerre Mondiale, de l'extermination et du crime organisés, à ce point parfait qu'on a pu en comprendre l'ampleur de l'horreur qu'une fois la guerre finie... Si on me force à parler sur ce sujet, j'ai beau être un mec -comme le dirait si bien mon père- j'en ai les larmes aux yeux. Irritable et à fleur de peau, je pourrais facilement exploser, car je ne sais pas comment catalyser l'horreur que m'inspire tout ça...

(...)

Bordel de bordélique chambre. Bordel de tornade qui passe, qui cherche, furetant partout et que je représente. Bordel de bordel de merde de chaos qui ne cesse, qui s'emballe, qui touche tout à l’affût de réponses, de façon convulsive, précise mais sans but apparent compréhensible

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J'ai peur de n'atteindre que la moitié du but visé, espéré ; de ne pouvoir alors jouir que d'une incomplète satisfaction. Et ça, je ne peux me le permettre. Je consacre chaque fibre de mon individualité à ce vers quoi je tends, sans savoir m'en dévier la brièveté d'un instant. Alors, ne pas réussir, cela reviendrait à tout donner pour se crasher dans le néant.

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Cette pugnacité me vient de mes racines paternelles sans doute -possible que j'éprouve pour cela le besoin de me mettre à l'épreuve. Pour me rapprocher de ce qu'il a été. En tout cas, il n'y a pas meilleur défouloir que ce sport suprême. Je sais ce que je raconte -j'ai déjà essayé tous les autres. Mais c'est finalement le corps à corps distant de la boxe qui m'a littéralement envoûtée. Tout transmettre, de son mental à son corps dans son bras pour percuter l'adversaire. Voilà ce qu'il me fallait. Toute pression nécessite de ne pas rester séquestrée.

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Hurlant, de nouveau en sueur dans mon lit, c'est mon propre cri qui me réveille ; encore. C'est peut-être la millionième fois depuis le viol. Je n'arrive pas à surmonter, je reste brisé, souillé, anéanti. Abattu. Une coquille sans aucune étincelle, plus la moindre parcelle d'existence pour l'habiter. Que des cauchemars, ces foutus cauchemars, ces putains de cauchemars

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Ce sera tout, ou rien, pas seulement l'esquisse de ce que je me sais capable d'atteindre et de porter au monde. "

Premiers extraits INEDITS de VIES 1-Chrysalide, par Frei Drang.